Cartier-Bresson, Chine 1948…

Cartier-Bresson, Chine 1948…

Décembre 1948, Cartier-Bresson (CB) est mandaté par l’hebdomadaire Life magazine pour faire un reportage sur Pékin bientôt assiégé par les troupes communistes. Au bout d’une douzaine de jours, le photographe est obligé de quitter la ville. CB se réfugie à Shanghai où, dans l’attente d’autres commandes entravées par cette guerre civile qui oppose nationalistes et communistes, il prendra ses clichés les plus célèbres. Derrière l’obturateur, un regard humaniste porté par une attention quasi anthropologique pour toutes ces scènes de vie qui l’environnent, et que menace la rupture qui s’annonce. En une dizaine de mois CB va donc saisir à coups de vigilantes observations tirées souvent de journées désœuvrées les « instants décisifs » de cette histoire en marche. Dix ans plus tard CB repartira en Chine (1958) pour constater qu’il ne peut désormais cadrer que ce qui est encadré. Cette somme photographique (162 rouleaux) les auteurs vont méticuleusement l’analyser sous le prisme de l’impressionnant corpus documentaire (notices, légendes, correspondances du photographe, etc.) archivé par la fondation HBQ. Une collaboration fructueuse qui ouvre de nouvelles pistes sur l’expression et la pratique photographique de l’un des photographes les plus observateurs du 20e s.

Par Michel Frizot et Ying-lung Su, Delpire, Paris, 2019, 288 pages, 65 euros

Philippe Pataud Célérier

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