Un siècle de banlieue japonaise

Un siècle de banlieue japonaise

Au Départ une thèse de doctorat portant sur les banlieues de Paris et de Tokyo. A l’arrivée ce livre consacré à la banlieue japonaise. Un essai solidement documenté et illustré avec force outils : bibliographie, glossaire, index des lieux, sources iconographiques. De la naissance de la ville sous château au 16e s. à la production d’un espace urbain rationalisé et désocialisant, de Gunkanjima à Fukushima, le processus d’urbanisation de la société nipponne est passé au crible de multiples analyses : historique, démographique, sociale, politique, économique. Si dans un premier temps la morphologie géographique est déterminante dans la répartition sociospatiale de ses habitants (ville basse dense et populaire, ville haute seigneuriale et calme) la réouverture  du pays au 19e va chambarder la périphérie urbaine de Tokyo. Premiers responsables de cet étalement urbain, les compagnies ferroviaires qui vont créer de véritables sous-centres urbains à proximité des stations aménagées. La transformation de l’espace et l’image de modernité qui lui est associée transforment l’habitat traditionnel japonais. L’industrie emboîte le pas. La gestion du logement ouvrier devient une préoccupation publique. A l’issue de la seconde guerre mondiale, le modèle consumériste américain va pousser l’organisme public du logement à adapter la périphérie des grandes villes à la consommation de masse ; avec comme double effet de standardiser des espaces fonctionnels tout en délitant le lien social entre habitants.

Un siècle de banlieue japonaise, Cécile Brice-Anasuma, MétisPresses, Genève, 2019, 250 pages, 32 euros.

Philippe Pataud Célérier, Le Monde Diplomatique, juillet 2019.

Publier un commentaire

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.