Xi, parce que ce n’en est que le commencement
Shanghai. C’est l’écho d’une voix singulière qui, pas après pas, mot après mot, se fraie un chemin au milieu des gravats, des sans voix qu’on déracine. Ce récit qui se construit sur des mémoires qu’on assassine est d’abord l’histoire d’une rencontre.
Je me souviens. J’avais noté des tas de conneries, toutes ces choses qui font nos vies et qu’un jour on oublie, un instant comme hier mais un matin d’aujourd’hui, l’histoire qui se fait, s’oublie, se défait puis s’écrit.
Mais j’avais promis.
Et tant mieux si l’on demande aux histoires d’être vraies, aux légendes d’être crues. La légende, n’est-ce pas l’histoire sur paroles ? La seule qui pousse les hommes non pas à se souvenir mais à croire d’abord pour ne pas oublier. Comment transmettre autrement ?
Et puis il y a eu cette annonce d’un train entrant en gare. On entend toujours l’annonce des choses qui ne vont nulle part. Ensuite tout est allé; tout va toujours trop vite en Chine.
© Philippe Pataud Célérier