1er décembre 1961- 1er décembre 2020
1er décembre 1961, l’administration coloniale néerlandaise acceptait que le drapeau papou soit hissé aux côtés du drapeau néerlandais. La Nouvelle-Guinée Occidentale était en marche vers l’indépendance. Deux ans plus tard la Papouasie était annexée par les Indonésiens avant même que le référendum d’autodétermination ne pût être organisé. Il ne le fut que six plus tard en 1969. Six années pendant lesquelles les Indonésiens firent régner la terreur, emprisonnant, assassinant plus de 30 000 papous.
Quand en 1969, le référendum eut enfin lieu sous la tutelle discréditée des Nations Unies (seulement 16 observateurs furent dépêchés pour surveiller le bon déroulement du scrutin sur un territoire presque aussi grand que la France) c’est un peuple fantôme brisé, muselé, opprimé que les Indonésiens convoquèrent aux urnes. Un peuple réduit à 1025 personnes sur les 800 000 papous qui tentaient alors de survivre en Papouasie. Chacun d’eux devant obéir aux ordres reçus : celui de voter une adhésion sans faille à la nouvelle puissance coloniale qui s’affirmait; et condition sine qua non pour le votant de rester en vie dans ses fers.
Ce premier décembre 2019 on fêtera le 58éme anniversaire d’une indépendance promise qui ne fut jamais tenue. Par cupidité (le plus gros gisement d’or mondial est situé en Papouasie) et calcul politique à l’aune de la guerre froide qui opposait les États-Unis à l’URSS. Chacun désirant que l’Indonésie, chef de file des pays non alignés, regagne son camp; quitte à condamner le peuple papou aux oubliettes de l’histoire.
Ce premier décembre flottera le drapeau papou. Pour rappeler ce génocide au ralenti qui ronge, jour après jour, la Papouasie, en toute impunité et dans l’indifférence générale depuis 1962.